Déclaré grande cause nationale en 2012, l’autisme touche 440 000 personnes en France et 67 millions dans le monde. Aujourd’hui, les expérimentations se multiplient à travers la planète pour aider les enfants autistes à sortir de leur isolement. Le documentaire proposé par Carole Gaessler révèle quelques-unes des avancées essentielles qui ont été réalisées.

Les images d’Agathe lors de son arrivée au centre universitaire de pédopsychiatrie de Tours, spécialisé dans l’accompagnement des jeunes autistes, sont celles d’une petite fille seule, jouant tristement avec des cailloux. Un an plus tard, l’enfant pédale fièrement sur son tricycle, le sourire aux lèvres. Que s’est-il passé entre-temps ? Agathe a suivi une thérapie d’échange et de développement l’aidant à s’ouvrir au monde, à communiquer avec les autres et à s’intéresser à son environnement. L’équipe soignante est allée à sa rencontre, tout doucement. En jouant, elle a cherché à capter peu à peu son attention, à entrer en contact avec elle, à la détourner des gestes répétitifs qu’elle accomplissait et l’a amenée à inter­agir avec les autres, puis à les prendre en considération.
Grâce à un diagnostic précoce et aux nouvelles thérapies, le développement d’Agathe, comme celui de Thomas, Jean-Claude, Ilan ou Brian, semble possible. A Tours, mais aussi à Paris ou à Sacramento, en Californie, les expérimentations se multiplient pour soigner ce trouble du comportement qui touche aujourd’hui un enfant sur cent cinquante. Pour le Mind Institute de Sacramento, aux Etats-Unis, la prise en charge de l’autisme dès le plus jeune âge est essentielle. Poser un diagnostic alors que la plasticité du cerveau est encore maximale est gage de progrès rapides. Le personnel soignant peut dès lors stimuler de façon intensive les enfants et accompagner dans le même temps les parents dans leur démarche éducative.